Lorsque des fouilles ont été effectuées sur le site dans les années 1940, les archéologues ont découvert une belle mosaïque aux motifs floraux datant du 2ème siècle. Dessous on a trouvé un sol romain en marbre noir et blanc du premier siècle. Mais d'autres examens ont révélé un sol, typiquement punique ou phénicien, de ciment rouge incrusté de fragments de marbre blanc. Un grand nombre de ces trésors ont maintenant été déplacés, pour des raisons de sécurité et de conservation, et se trouvent maintenant dans le musée du Bardo à Tunis. Cependant, les nombreux carrelages en mosaïque qui restent à Utique sont fascinants car ils sont sur place et peuvent être touchés et admirés de près, ce qui fait de ce site un endroit extraordinaire à explorer.
La villa la plus importante sur ce site est la Maison de la Cascade. La taille de la villa, marquée par un bouquet de cyprès, montre que le propriétaire de cette maison était quelqu'un d'important en Afrique romaine. Parmi les plus belles mosaïques qui restent sur place à Utique on trouve de belles mosaïques, représentant des scènes de pêche, dans cette villa. Le détail des poissons, des coquillages et des anguilles est assez stupéfiant après autant de siècles.
Examinez la porte et vous verrez des encoches qui soutenaient les poutres du toit. Cette maison a un labyrinthe de pièces mitoyennes, chacune pavée de marbre précieux. Le marbre rose et orange aurait été apporté de Simitthu, maintenant appelée Chemtou, près de la frontière algérienne. Le marbre vert aurait été importé de Grèce. Encore dans la Maison de la Cascade, la pièce dont la décoration de sol est en forme de U était la salle à manger, ou triclinium, et aurait été bordée de bancs sur trois côtés de la pièce.
Au nord-ouest de ces villas se situe une nécropole ou cimetière punique. Certaines des trouvailles découvertes ici se trouvent dans le musée à proximité, mais les objets de grande valeur sont maintenant exposés dans le musée du Bardo à Tunis. Les sarcophages en pierre sont faciles à identifier. Apparemment, des sarcophages puniques auraient été découverts à une profondeur de 6 mètres au-dessous du niveau romain. Il s'agissait littéralement de trésors enterrés et contenaient des amulettes avec des poinçons égyptiens, y compris le symbole du dieu faucon égyptien, Horus, et de la déesse Isis. Une autre tombe datant de l'an 7 avant J.-C. contenait une variété de trésors grecs, dont un coffret pour produits de beauté et des vases montrant des scènes de la guerre troyenne.
Parmi d'autres sites qui valent la peine d'être notés on trouve la Maison des Chapiteaux historiés. Cette villa a été conçue autour d'une cour à deux étages avec une série de colonnes corinthiennes.
La Maison de la Cascade porte maintenant le nom de Maison du Trésor, parce qu'un tas de pièces a été déterré dans la maison. Traversez la petite pièce et allez dans la cour à colonnes. Le centre de la cour avait une fontaine, décorée de mosaïques, et un cadran solaire. Il y avait des écuries derrière la maison et une réserve ou un grenier à blé.
A votre arrivée, explorez le Centre d'accueil des visiteurs qui possède d'intéressantes plaques informatives racontant l'histoire de l'ancienne ville romaine.
Le site des ruines d'Utique se situe sur une basse colline. Les murs de plusieurs villas sont toujours là, avec de nombreux sols en mosaïque décorative
Utique est réputée comme l'une des plus anciennes villes de la Méditerranée occidentale. Selon Pline l'Ancien, Aristote et Velleius Paterculus, la ville est fondée en 1101 av. J.-C. Cette cité-État se forme par nécessité commerciale : elle est l'un des comptoirs commerciaux indispensables dans les voyages entre Tyr et Cadix. Cette ville dont l'antériorité (plus de 3 siècles) par rapport à Carthage est admise par plusieurs auteurs, disposait d'une indépendance vis-à-vis de Tyr, se contentant de lui envoyer tous les ans un tribut d'usage. Ce n'est qu'au ve siècle qu'Utique tombe sous la domination carthaginoise. Toutefois, les fouilles archéologiques n'ont pas confirmé cette antériorité, aucun vestige archéologique antérieur au viiie siècle n'a pu être mis au jour.
Cette cité a souvent changé de camp au cours de son histoire : elle reste punique pour combattre les Grecs de Sicile puis les Romains avant de se ranger du côté de ces derniers lors de la Troisième Guerre punique. Lorsque Carthage, sa voisine, tombe aux mains des Romains, elle est récompensé de sa fidélité et figure parmi les sept villes d'institutions phéniciennes dites libres et immunes. Elle est alors érigée en capitale de la province romaine d'Afrique et reçoit une large portion du territoire de Carthage. Elle sera déclassée à l'avantage de Carthage dès l'avènement de l'empire romain.
À partir de 49 av. J.-C., elle se trouve prise dans la tourmente de la guerre civile qui oppose Césariens et Pompéiens et devient le point de ralliement des partisans de Pompée. Elle voit Caton, partisan de Pompée, se donner la mort en 46 av. J.-C., après la défaite de Thapsus, pour échapper à César. La cité reçoit des droits municipaux sous Auguste et prend le nom de Municipum Julium Uticense. Enfin, elle est ensuite promue au rang de colonie romaine sous Hadrien et devient Colonia Iulia Aelia Hadriana Augusta Utica.
Vers le milieu du iiie siècle, la présence du christianisme est attestée à Utique par la participation de son évêque, Aurélius, au concile de Carthage (256). En 252, un certain nombre de martyrs y sont exécutés à un endroit nommé Massa Candida où une basilique sera élevée plus tard. La cité est prise par les Vandales, commandés par Genséric, en 439 et reprise par les Byzantins en 534. Elle connaît alors l'ensablement de son port qui engendre son déclin progressif. Les alluvions de la Medjerda comblent en effet le golfe d'Utique et rejette le vieux port loin de la mer si bien que le site est aujourd'hui à 10 kilomètres du rivage.
Utique est situé dans le gouvernorat de Bizerte et constitue le plus grand site archéologique de cette région. La délégation d'Utique qui l'abrite se situe au sud-est du gouvernorat. À proximité se trouve le village de Henchir Bou Chateur. Ce territoire se caractérise, pendant l'Antiquité, par la présence de la mer Méditerranée qui arrivait jusqu'aux ruines actuelles avant que les alluvions de la Medjerda ne l'isole à l'intérieur des terres.
Actuellement, le site se trouve à 33 kilomètres de Tunis et à proximité de quatre villes abritant d'autres sites historiques :
Zhana : village situé à deux kilomètres du site et doté de quelques monuments importants ;
Ghar El Melh : ville située sur un étroit ruban de terre entre la montagne et la mer et accueillant plusieurs forteresses ;
El Alia : ville qui abrite des monuments de style andalou ;
Metline : ville côtière de style andalou.