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À partir de 205, date à laquelle la civitas et le pagus sont fondus en un seul municipe, Dougga porte le nom de Municipium Septimium Aurelium Liberum Thugga. Chaque terme d’une telle nomenclature est significatif.
Septimium et Aurelium renvoient aux noms des « fondateurs » (conditores) du municipe, la concession du statut juridique étant assimilée à la fondation d’une cité nouvelle : Septime Sévère et Caracalla dont la titulature latine est Marcus Aurelius Antoninus. En revanche, le terme de Liberum n’est pas aussi facilement interprétable. Outre le cas de Dougga, ce terme figure dans la titulature d’un certain nombre d’autres municipes créés à la même époque : Thibursicum Bure11, Aulodes12 et Thysdrus13. Plusieurs interprétations ont été avancées14,15. Pour Alfred Merlin et Louis Poinssot, il faut reconnaître là le nom du dieu Liber Pater, ce dernier ayant un temple à Dougga16, l’épithète Liberum succédant dans ce cas aux noms de Frugifer et de Concordia, des divinités présentes dans la titulature de Thibursicum Bure. Mais ce dernier cas est une exception : la titulature des autres municipes concernés ne contient pas de noms de divinités et l’hypothèse a donc été abandonnée15. Le terme de Liberum renvoie donc à la notion de libertas (liberté). Cette interprétation est confirmée par une inscription de Dougga où l’empereur Sévère Alexandre est honoré comme conservator libertatis, l’empereur ayant conservé la liberté de Dougga17.
Mais quel est le contenu exact de cette liberté et que recouvre-t-elle ? Pour Jules Toutain, il s’agit d’un type de municipe particulier, des municipes libres où le gouverneur romain n’aurait pas eu le droit de contrôler les magistrats municipaux. Rien ne laisse penser toutefois que le municipe de Dougga a pu jouir de privilèges juridiques exceptionnels comme ceux que l’on trouve pour certaines cités libres telles que Aphrodisias en Asie mineure. Paul Veyne a donc proposé de ne voir dans la libertas de Dougga qu’une liberté idéale sans contenu juridique18 : l’accession au statut de municipe est vue comme la fin d’une sujétion, la cité pouvant se parer des ornamenta libertatis19 et la célébration de sa liberté va de pair avec l’exaltation de sa dignité : l’empereur Probus est conservator libertatis et dignitatis20. Pour reprendre les mots de Jacques Gascou, selon l’interprétation de Paul Veyne, « Liberum, dans le nom de Thugga, est un terme flatteur [...] dont une cité qui a longtemps attendu le statut municipal se plaît à se parer »21.
Plus récemment toutefois, l’attention a été attirée sur les aspects concrets que peut recouvrir cette liberté. Ainsi, Claude Lepelley a fait remarquer d’une part que le terme de municipe libre doit faire référence aux rapports entre la cité et Rome et d’autre part que le terme de liberté peut recouvrir des privilèges divers et partiels15. On sait que le territoire de Carthage, auquel appartient le pagus des citoyens romains jusqu’en 205, a de semblables privilèges : les habitants du pagus de Dougga envoient sous le règne de Trajan une ambassade pour défendre l’immunitas perticae Carthaginiensium22, c'est-à-dire l’immunité (fiscale) du territoire de Carthage. En revanche, la civitas de Dougga ne possède pas un tel privilège : toute fusion avec le pagus risque d’entraîner la perte d’une situation enviable pour les citoyens du pagus. La liberté des municipes sévériens désignerait donc l’immunité fiscale étendue à tout le municipe à l’occasion de la fusion, immunité permise par la générosité de Septime Sévère et la très grande richesse de la région. Sous le règne de Gallien, l’un des grands personnages de Dougga nommé Aulus Vitellius Felix Honoratus effectua une ambassade auprès de l’empereur « pour assurer la liberté publique »23. Pour Claude Lepelley, cela laisse penser que le privilège a été remis en question même si Dougga a finalement eu gain de cause, au moins partiellement, comme en témoigne l’inscription honorant « Probus, défenseur de sa liberté »15.


Inscription élevée par la civitas peu de temps avant la fusion dans le municipe. Les sources épigraphiques semblables à cette inscription sont quasiment la seule source sur les institutions de la cité.
Pour Michel Christol, cette interprétation réduit cependant le sens du mot libertas à des situations trop concrètes24. Selon lui, il ne faut pas oublier que la décision de l’empereur en 205 doit répondre à une demande venant de la civitas et tenir compte des relations qui ont pu exister entre celle-ci et le pagus. L’autonomie acquise par la civitas, sous le règne de Marc Aurèle, et la concession du droit latin25 ont en effet rendu la perspective de la fusion des deux communautés possible mais sans doute inquiétante pour le pagus qui aurait exprimé un « souci de défense et même de refus, devant les prétentions des voisins les plus proches »26. Cela expliquerait que ce dernier a honoré Commode comme conservator pagi (conservateur protecteur) du pagus27.
Dès lors, l’apparition du terme Liberum serait à comprendre dans ce contexte et le terme de liberté retrouverait un aspect abstrait : la liberté est ce qui se dégage de l’appartenance à une cité et le mot de Liberum permet d’exprimer la fin de la dépendance pour la civitas, « l’élévation à la liberté des Romains d’une communauté pérégrine »24 qui peut effacer aussi les craintes des habitants du pagus et ouvrir, à terme, la voie vers la promotion ultime, c'est-à-dire le titre de colonie. Cette promotion a eu lieu sous le règne de Gallien, en 261, à la suite, selon Michel Christol, de l’ambassade d’Aulus Vitellius Felix Honoratus. Dès lors, la défense de la libertas publica par ce dernier ne serait pas à comprendre comme la défense d’un privilège menacé mais comme la demande de la « liberté suprême » (summa libertas) qu’est la promotion coloniale28. Michel Christol attire aussi l’attention sur le caractère abstrait de termes tels que libertas ou dignitas : les situations vécues par les cités étaient en revanche plus concrètes et chaque fois singulières29.

En tant que vieille cité numide marquée par l’influence de Carthage9, les Romains lui attribuent lors de leur conquête le statut de cité indigène (civitas).
La fondation de la colonie de Carthage sous le règne d’Auguste complique le statut institutionnel de Dougga. Celle-ci est en effet intégrée au territoire (pertica) de la colonie romaine de Carthage : un pagus (canton) de colons romains s’ajoute à la cité indigène. Pendant deux siècles, deux cadres civiques et institutionnels se partagent donc le même site urbain : la cité composée de pérégrins et le pagus composé de citoyens romains. Tous deux possèdent des institutions civiques : magistrats et conseil des décurions (ordo) pour la cité, conseil local à partir de la fin du ier siècle et administrateurs locaux pour le pagus qui dépend en droit de la lointaine mais puissante colonie de Carthage.
Avec les progrès de la romanisation, les deux communautés se rapprochent : les notables de la cité pérégrine se romanisent et reçoivent la citoyenneté romaine et, de plus en plus souvent, les deux communautés représentées par leurs deux conseils prennent des décisions en commun. Ce rapprochement est facilité par le partage d’une même culture matérielle — les deux communautés ne sont pas distinguables d’un point de vue archéologique — puis par des aménagements institutionnels. Sous le règne de Marc Aurèle, la cité reçoit le droit latin : désormais l’intégration de ses magistrats à la citoyenneté romaine est automatique et le droit de ses habitants se rapproche de celui des citoyens romains. À la même époque, le pagus des citoyens gagne une certaine autonomie par rapport à Carthage et peut recevoir des legs et posséder une caisse publique.
Ce n’est cependant que sous le règne de Septime Sévère, en 205, que les deux entités fusionnent au sein d’un municipe dit libre alors que la pertica de Carthage est réduite. Soutenue par de grandes familles de riches notables pratiquant un évergétisme parfois fastueux, défendue par des ambassades auprès de l’empereur, la vie municipale à Dougga culmine alors et la cité obtient sous le règne de Gallien le titre de colonie romaine sous le nom de Colonia Licinia Septimia Aurelia Alexandriana Thuggensis. À partir du règne de Dioclétien et jusqu’à celui de Théodose l'Ancien, la cité est prospère comme en témoigne sa parure monumentale10. Cependant, à partir du ive siècle, la cité entre dans une certaine torpeur, le christianisme n’y ayant laissé que des traces modestes10.

Le site archéologique se trouve à quelques kilomètres de la ville actuelle de Téboursouk, sur un plateau offrant une vue dégagée sur les plaines environnantes baignées par l’oued Khalled. La pente sur laquelle est bâtie la cité monte vers le nord et s’arrête à l’est par la falaise dite Kef Dougga1. À l’est, les crêtes de la fossa regia témoignent de son statut de ville de contact entre mondes punique et berbère.
Le site offrait donc une protection naturelle qui peut expliquer l’ancienneté de son occupation.
L’histoire de Dougga est surtout connue après la conquête romaine même si différents monuments pré-romains, comme une nécropole, le mausolée libyco-punique et des temples retrouvés grâce aux fouilles, attestent de l’importance de la ville avant l’arrivée des Romains.
nom numide de la cité est TBGG, du lybique TBG signifiant « protéger » selon Gabriel Camps2. La toponymie viendrait ainsi de façon évidente de la topographie du site, un plateau aisé à défendre. La fondation de la ville semble remonter au vie siècle av. J.-C.3. Certains historiens considèrent qu’il est possible d’identifier Dougga à une certaine Tokaï prise par un lieutenant d’Agathocle de Syracuse à la fin du ive siècle av. J.-C.2 : Diodore de Sicile la présente comme « une ville d’une belle grandeur »3.


Inscription libyque et punique du mausolée de Dougga désormais exposée au British Museum
Quoi qu’il en soit, l’occupation humaine de ce site a été précoce et importante et a pris une forme urbaine comme en témoignent la présence d’une nécropole à dolmens, le plus ancien témoignage archéologique de Dougga, d’un sanctuaire à Ba'al Hammon, de stèles votives néo-puniques, du mausolée, de fragments architecturaux et d’un temple dédié à Massinissa divinisé dont des vestiges furent retrouvés lors des fouilles. Si les connaissances de la ville avant la conquête romaine restent très fragmentaires, l’archéologie a fortement renouvelé récemment la représentation qui a été faite de cette époque.
Ainsi, l’identification du temple à Massinissa sous le forum a infirmé la théorie de Louis Poinssot qui situe la ville numide sur le plateau et l’imagine séparée de la nouvelle ville romaine. Le temple, élevé en 10 de Micipsa ce qui correspond à l’année 139 av. J.-C., mesure plus de 14 mètres de longueur sur 6,3 mètres de largeur. Il montre que le quartier du forum a été urbanisé avant l’arrivée des colons romains3. Un habitat du iie siècle av. J.-C. a aussi été retrouvé à proximité. De même, le célèbre mausolée de Dougga n’est pas situé en pleine campagne mais dans une nécropole urbaine.


Vestiges de la fortification de l’Antiquité tardive autrefois interprétée comme muraille numide
En revanche, les fouilles récentes ont complètement bouleversé la chronologie de ce que l’on appelle couramment les « murailles numides ». Les murailles qui entourent Dougga ne sont en effet pas numides mais constituent une portion de la fortification de Dougga datant de l’Antiquité tardive. Des fouilles précises ont ainsi montré que ce qui est interprété comme deux tours numides dans la muraille sont en fait deux monuments funéraires d’époque numide réutilisés bien plus tard comme fondation et portion de l’enceinte à basse époque4.
La découverte d’inscriptions libyques et puniques sur le site a entraîné un débat sur l’administration de la ville à l’époque du royaume numide, le cœur du débat — l’interprétation des sources épigraphiques — se situant dans la problématique de la prise en compte de l’influence punique ou d’un rapprochement avec les Berbères5,6. Au-delà du débat sont apparues, dès l’époque numide, des institutions locales originales7 distinctes d’une quelconque influence punique. Cependant, Gabriel Camps signale la présence à l’époque romaine de suffètes dans plusieurs cités dont Dougga8, ce qui ne peut manquer de dénoter une influence bien postérieure à la chute de Carthage, et donc une survivance d’éléments de sa civilisation.

Dougga ou Thugga est un site archéologique situé dans la délégation de Téboursouk au nord-ouest de la Tunisie.
L’Unesco a classé ce site sur la liste du patrimoine mondial en 1997, considérant qu’il s’agit de la « petite ville romaine la mieux conservée de l’Afrique du Nord ». La cité, qui se trouve en pleine campagne, est bien protégée de l’urbanisme moderne, contrairement, par exemple, à Carthage pillée et reconstruite à de nombreuses reprises.
Le site de Dougga est remarquable par sa taille — 70 hectares — la bonne conservation de ses monuments et la richesse historique de son passé punique, numide, romain et byzantin. Parmi les monuments qui font la renommée de Dougga se trouvent le mausolée libyco-punique, le Capitole, le théâtre ainsi que les temples de Saturne et de Junon Caelestis.

Dougga

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