Cependant, à l'instar des autres villes romaines, Simitthus avait les habituels monuments de loisirs si communs aux cités d'importance : thermes, théâtre, amphithéâtre, forum, basilique, aqueduc et installations hydrauliques, autant de structures dont les vestiges sont visibles et souvent en bon état de conservation ; de surcroît, le site compte un niveau numide encore visible sous le forum romain. Egalement de l'époque pré-romaine (II e siècle av. J.-C.), perché sur l'une des trois collines qui surplombent la cité, un sanctuaire offre des éléments d'architecture qui en disent long sur la grandeur du site à l'époque numide.
Outre tous ces monuments, le site de Chemtou a livré de nombreux objets qui sont aujourd'hui exposés sur le site subtilement implanté parmi les vestiges, au voisinage d'un beau tronçon de voie romaine... !
Ruines d'un moulin à eau romain
Une campagne de fouilles réalisées par une équipe archéologique tuniso-allemande a permis de mettre à jour la cité numide puis romaine, ainsi qu'une voie spéciale la reliant à Tabarka qui permettait d'acheminer le marbre vers la mer Méditerranée.
Les vestiges exhaussés sont ainsi typiques des cités romaines avec temples, thermes, aqueduc, amphithéâtre ainsi que logements pour les ouvriers carriers dont le nombre pouvait dépasser le millier.
Carrières et ruines romaines
Chemtou occupe l'emplacement de l'antique Simittu dont il reste quelques vestiges: théâtre, vastes thermes alimentés par un aqueduc, citernes (Medinet El Arch), amphithéâtre, mausolées... Chemtou est célèbre dès l'Antiquité par son marbre rouge et jaune: Les carrières sont exploitées dès le IIé siècle de l'ère chrétienne. Propriétés de l'empereur, elles fournissent du matériau servant à la construction des plus beaux monuments de Rome puis de Byzance. Le marbre est acheminé par une voie spéciale (construite en 129 sous Hadrien) jusqu'à Tabarka où il est embarqué. Des milliers d'esclaves y travaillent et logent dans un camp militaire. A 8 km à l'est se trouve une grande citadelle byzantine, Bordj Hellal, pentagone de 300 x 250 m flanqué de 15 tours carrées.
Le Musée de Chemtou est un musée tunisien situé dans la ville de Chemtou ou Chimtou, l'antique Simitthus, à une vingtaine de kilomètres de Jendouba, ville proche de la frontière algérienne.
Ce musée de conception moderne est le fruit d'une collaboration entre les archéologues tunisiens de l'Institut national du patrimoine et ceux de l'Institut allemand d'archéologie de Rome. Il a la particularité d'être situé sur une ancienne marbrerie, occupée à l'époque antique et contemporaine, et a comme objectif didactique d'expliquer cette exploitation ainsi que de présenter certains vestiges retrouvés dans l'ancienne ville numide puis romaine.
L'exploitation du marbre jaune et rouge de Chemtou a débuté sur le site au iie siècle au sein de carrières qui avaient comme particularité d'être propriété personnelle des empereurs romains. La situation de la région, non loin de la Medjerda, permettait une exportation massive de la production. D'ailleurs, l'exploitation a repris au xixe siècle.
Le musée présente également les découvertes archéologiques effectuées à proximité. Parmi les vestiges exposés, il convient de citer la stèle de grès schisteux vert (datée du iiie siècle av. J.-C.) présentant un cavalier numide pourvu d'un diadème, ce qui semble pouvoir l'identifier à un chef1 ou à un membre d'une famille royale numide. En outre y est reconstituée la façade d'un monument cultuel situé sur le sommet d'une colline proche dite « Bourfifa ».
Chemtou ou Chimtou est un site antique du nord-ouest de la Tunisie anciennement rattaché à la province d'Afrique proconsulaire. L'ancienne Simitthu (Simitthus à l'époque romaine) est située à 20 kilomètres de la ville de Jendouba, à proximité de la frontière algérienne, au carrefour de deux importantes routes : celle qui relie Carthage à Hippo Reggius (actuelle Annaba) et celle de Tabraca (actuelle Tabarka) à Sicca Veneria (actuelle Le Kef).
La ville naît après la conquête de la vallée de la Medjerda par les Numides. On suppose qu'elle existe déjà au ve siècle av. J.-C.. Peu à peu, la petite cité se développe grâce aux routes commerciales. Plus tard, Micipsa érige au sommet d'une montagne un sanctuaire pour son père défunt, le roi numide Massinissa, qu'il bâtit grâce aux carrières de marbre qui auraient été exploitées dès le iie siècle av. J.-C.. Ce marbre appelé « marbre numide » (marmor numisticus) était caractérisé par une palette de couleurs variant entre le jaune et le rose. Il aurait été également utilisé dans la construction d'édifices locaux de prestige (temples et villas surtout) mais aussi dans les différentes provinces romaines et byzantines. La ville devient, au début de l'Empire romain, municipe puis colonie sous le nom de Colonia Iulia Augusta Numidica Simitthu.