Carthage est fondée par des colons phéniciens de Tyr en 814 av. J.-C.
D'après la légende, ce serait la reine Didon, sœur du roi de Tyr, Pygmalion, qui fonda la cité. La reine aurait demandé au souverain voisin, Syfax, un roi berbère, l'autorisation de fonder un royaume sur ses terres. Celui-ci lui offrit alors un terrain aussi grand qu'une peau de vache. La reine plus maligne fait couper une peau de vache en lanières très fines et trace les contours de Carthage. En référence à cette fondatrice mythique, les Carthaginois sont parfois surnommés les « enfants de Didon » dans la littérature.
La ville devient une puissance dominante en Méditerranée occidentale au ive siècle av. J.-C..
Les Carthaginois pratiquaient un culte polythéiste originaire du Moyen-Orient. Ils vénéraient en particulier Baal et Tanit. Rome les accusa longtemps de sacrifier des enfants (cérémonie du molk), ce qu'il convient de nuancer. Une hypothèse parmi d'autres suggère que le rituel d'incinération avait surtout pour objectif de renvoyer l'âme des enfants défunts par le plus court chemin vers Ba'al Hammon à une époque où la mortalité infantile était plus qu'importante malgré les progrès en matière d'hygiène.
D'après d'autres sources, le sacrifice d'enfants bien vivants, généralement l'aîné des familles de notables, dans le but de prouver la sincérité de leur dévouement à Carthage, semble avoir initié la coutume de ces derniers d'adopter un enfant d'esclave pour cet usage, illustrant de ce fait, de quelle manière les pratiques les plus « humanistes » sont systématiquement corrompues par l'usage au point de trahir leur sens initial.
Ce sont les Carthaginois qui introduisent le glaive court en fer dans le bassin méditerranéen, car jusqu'alors, les guerriers s'affrontent à l'aide de lances et de frondes. Carthage conquit l'Hispanie ainsi que la Sicile où elle se heurte aux Romains.
Les Carthaginois sont battus par le général Scipion (Scipio en latin). En effet, une série de trois conflits entre les deux puissances, les guerres puniques — les Romains nomment les Carthaginois Poeni —, débutent au iiie siècle av. J.-C. et se terminent avec la victoire de Rome et la destruction de Carthage en 146 av. J.-C., après un siège de quatre ans. Après une tentative avortée des Gracques, Jules César fonde par la suite une cité sur les ruines de la ville punique (Colonia Julia Carthago). Celle-ci devient la capitale de la nouvelle province d'Afrique. Au Bas-Empire, la cité, gagnée au christianisme, subit les persécutions impériales. Carthage devient, au ive siècle, l'une des plus grandes capitales spirituelles d'Occident. Elle est conquise en 439 par les Vandales menés par Genséric, qui y fondent un royaume. L'Église est alors victime de persécutions et particulièrement meurtrie. La reprise par les Byzantins (Empire romain d'Orient) en 533 ramène la prospérité à la capitale d'Afrique. L'empereur Justinien Ier en fait le siège de son diocèse d'Afrique, mais à la suite de la crise monothéiste, les empereurs de Byzance, opposés à l'Église d'Afrique, se détournent rapidement de Carthage qui devient le siège d'un exarchat. Carthage donne ensuite à Constantinople une lignée d'empereurs à la suite d'Héraclius, fils de l'exarque de Carthage.
À l'époque des conquêtes arabes, Carthage est en proie aux épidémies. Les Arabes prennent la ville en 698 mais lui préfèrent Tunis, la cité voisine, qui donne son nom au pays, celui d'Afrique désignant désormais le continent entier. Carthage ne connaît plus jamais sa gloire d'autrefois.
La cité antique de Carthage est au cœur du roman Salammbô, écrit en 1862 par Gustave Flaubert, qui se déroule à l'époque d'Hamilcar Barca, c'est-à-dire lors de la jeunesse d'Hannibal Barca.
La municipalité de Carthage est créée par un décret beylical le 15 juin 19192. Le développement de son périmètre communal ainsi que l'accroissement de sa population conduisent à la création de l'arrondissement municipal de Carthage-Mohamed Ali le 25 octobre 19832.
Carthage est une ville tunisienne située au nord-est de la capitale Tunis.
L'ancienne cité punique, détruite puis reconstruite par les Romains qui en font la capitale de la province d'Afrique proconsulaire, est aujourd'hui une banlieue huppée de Tunis regroupant de nombreuses résidences d'ambassadeurs. La ville possède encore de nombreux sites archéologiques, romains pour la plupart, classés au patrimoine mondial de l'Unesco depuis 1979.
La municipalité de Carthage, qui compte 15 922 habitants en 20041, abrite le palais présidentiel ou encore la mosquée El Abidine. L'aéroport international de Tunis-Carthage est situé à quelques kilomètres à l'ouest de la ville.